Montant des travaux : ///


Objet : Reconstruction du marché central de Bujumbura, Burundi/Afrque de l’Est


Superficie : 90 000m²


Missions : Concours – Grand prix d’architecture: prix Arfvidson


Livraison : Sans objet

Perspective toiture
Perspective plongeante
Produits manufacturés
Maquette du projet

Après les cendres : Bujumbura.

> Reconstruction du marché central.

/ DIAGNOSTIC

En 2013, alors que nous étions en voyage au Burundi (Afrique de l’Est) afin de réaliser un livre sur les espaces publics de la capitale, Bujumbura, nous avons observé les burundais dans l’utilisation des rues, dans l’aménagement de leurs quartiers ou encore dans la mise en valeurs du moindre recoin. Nous avons vite pris conscience de l’ampleur de la guerre civile qui a ravagé le pays (conflit Toutsi/Hutu). Stable depuis seulement une décennie, la tension est permanente et les réalités sociales et économiques sont graves.

Dans tous les quartiers, une autre réalité nous a sauté aux yeux. Il existe un lieu où tout s’échange, où tout se sait, où tout le monde va et d’où tout le monde part, dont chacun parle : le marché.

On en dénombre une centaine dans la capitale, mais de loin celui qui surpasse les autres est le marché central. Il rayonne dans tout le pays. C’est un cœur : il rythme la vie des autres marchés, il irrigue la ville des flux de population, il est le centre de toutes les attentions.

Alors que nous étions en déplacement dans le sud du pays, nous avons appris que le marché central était en train de brûler.

Nous n’avons pu résister à nous y rendre quelques instants, pour y voir le chaos total, des milliers de personnes désespérées et impuissantes autour des restes calcinés de l’édifice. Les rues adjacentes ont été prises d’assaut par tous les commerçants,   en conflit régulier avec les forces de l’ordre. Des spectateurs sont toujours présents pour voir l’évolution du déblaiement. Comme si la population tentait de refaire battre son cœur par tous les moyens…

Le pays a perdu son principal lieu d’échange de marchandises.

Comment les marchés secondaires, ne possédant pas l’infrastructure suffisante, peuvent-ils répondre à cette demande ?

Comment faire face à 28000 commerçants sans emploi et 280000 personnes en situation de famine ?

Quelle instance (formelle ou informelle) va réguler l’activité commerciale du pays sans le lieu approprié ?

L’organisation anarchique des commerçants au niveau des rues adjacentes représente-t-elle une réelle compensation ? Est-elle réversible en cas de reconstruction d’un marché ?

Perte d’un espace d’interaction sociale important pour le maintien de la paix.

Cet évènement ne va-t-il pas provoquer des mouvements violents, surtout à l’approche des élection de 2015 ?

Un lien social déstructuré ne va-t-il pas appauvrir la part de la population vivant avec le moins de ressources ?

// INTENTIONS

Suite aux diverses analyses économiques et sociales du pays, ainsi que son évolution démographique, il semble évident que l’ancien marché central n’avait plus la capacité de répondre à une demande croissante de la population.

Sa situation géographique, extrêmement convoitée, mais impérative dans le système de marché africain, nous pousse à:

Tenir compte de l’appropriation par les burundais

Créer un espace sécurisé

Proposer un lieu symbolique et identitaire

Proposer un grand lieu public

/// PROJET

 « Ce n’est pas d’un marché que le Burundi a besoin, c’est d’un Cœur. un Cœur battant au rythme des flux des produits du pays, où chacun y trouve sa place. un Cœur où les gens se rencontrent, d’où ils viennent et d’où ils partent. Un Cœur d’une qualité esthétique à la hauteur du symbole qu’il représente pour les Burundais.

Notre intervention propose la reconstruction du marché central en son lieu. Situé dans le centre administratif de la capital, le nouveau bâtiment devra avoir plusieurs fonctions (commercial, de transite, administratif et culturel).

Maquette du projet
Maquette du projet 1/200
Maquette trame 1/50