Montant des travaux : ///


Objet : Conception Grand Paris – d’Orsay au nouveau Saclay


Superficie : ///


Missions : Concours Europan


Livraison : Sans objet

 D’Orsay au nouveau Saclay : la ville.

> Et si l’on habitait dans la forêt ?

/ DIAGNOSTIC

Considérer et penser le nouveau Saclay (par le biais de la gare du Grand Paris Express) ne doit pas omettre un positionnement et le rattachement à un existant : Orsay, principal point d’arrivée d’étudiants via les gares RER d’Orsay-Ville ou Le Guichet.

Une simple observation des flux couplée à une prise de contact avec les usagers du site fait ressortir un net constat : passer de la vallée d’Orsay au Plateau du Moulon (sud du plateau de Saclay) n’est pas chose aisée, qu’il s’agisse d’un aller piétonnier (pour l’étudiant de Paris Sud par exemple) ou véhiculé.

Dans sa forme actuelle, le coteau apparaît tel un rempart. Pente raide, espace végétal extrêmement dense, sombre et peu lisible, absence d’un sol de référence : par où y entre-t-on, par quel moyen le traverse-t-on ?

Le  chemin du Moulon est barré et la rue de Versailles, elle, apparaît comme une voie de contournement, sorte de pendant à la Nationale 118. Cette dernière, souvent bouchée, ne peut répondre au problème posé puisque son échelle échappe à notre site et que ses accès ne se font qu’en des points très précis (échangeurs) et distants !

Ne reste alors que la rue du doyen Joseph Pères dont le tracé, sinueux, est composé de multiples virages et ne permet pas une urbanisation à long terme.

Peut-on se contenter de cela ?

// INTENTIONS

Nous plaidons pour l’établissement d’une connexion entre les deux villes, un tracé clair, lisible, se greffant sur l’une et l’autre des trames viaires (celle d’Orsay dans la vallée et celle du projet des 30 sur le plateau) ; un axe dans les terres, une voie structurante, carrossable, habitée, qui lie vallée et plateau sans interruption : nous générons ainsi une nouvelle séquence urbaine d’une amplitude d’1,5 km allant de la rue de Chevreuse au sud à la nouvelle gare au nord.

Cette voie accepte les chemins transversaux (pratique actuelle du coteau, point fort), favorables aux liaisons douces et piétonnières ; certains sont conservés en l’état, d’autres deviennent rues.

/// PROJET

Notre intervention propose une épaisseur entre un axe carrossable (suivant la rue Nicolas Appert) et un mail piéton, laquelle donne naissance à divers tracés transversaux.

Le quartier nouvellement crée entre la rue Nicolas Appert et la rue de Versailles (via le mail piéton, ses jardins partagés, son espace public…) se veut traversable en divers endroits. Des ilots fermés dialoguent avec des ilots ouverts, volontairement traversant pour rendre poreux les cheminements. Ces derniers peuvent ainsi se faire indépendamment de la trame viaire normée et rectiligne. 

Le mail piéton résulte du découpage crée par les bâtis environnants. Il n’y a jamais de tracé au sol, de chemin, de rue, juste un espace laissé libre et jalonné d’espace public appropriable (square, espaces sportifs, parking…). Le dessin des parcelles (de l’ordre de 45 m X 45 m) permet d’associer des typologies de l’ordre du plot (moyenne : R+4), échelle intermédiaire entre les compositions plus extrêmes telles la barre ou le pavillon. Des logements mixtes voient cohabiter étudiants et familles, lesquels pourront profiter d’un cœur d’ilot. Certaines parcelles sont détachées de toute logique d’habitat et laissent place à des identités remarquables (appropriables notamment par des équipements publics).

Le stationnement se fait en des points ciblés, en rez-de-jardin, prétextant à long terme désengorger les rues.

La rue Nicolas Appert devient un axe carrossable majeur et tend vers la nouvelle gare et sa place. Les ilots qui s’y greffent sont volontairement fermés, neutres et accueillent des commerces et activités en Rez-de-Chaussée.

Si le nord compose avec une trame normée (parcelles, ilots ouverts, fermés), rigide, le Sud pose la question du comment habiter dans la forêt et est soumis à diverses variations.

L’entrée depuis la rue dans le coteau se fait en différents points : la voiture se gare le long de la chaussée lorsque le piéton peut pénétrer les bois. Au delà des premières façades, il n’est plus question de rue et d’un bâti mono-orienté avec un devant sur l’espace public et un derrière sur une cour ou un jardin. De multiples typologies et combinaisons sont alors envisageables, favorisant une mixité voire un couplage des activités. Le tertiaire, ouvert sur la ville constitue une façade lorsque le locatif, nécessitant calme et intimité, occupe le derrière. Les plots mettent en exergue un usage de l’angle (positionnement des séjours) où chaque habitant dispose de son morceau de forêt.

Les édifices longeant l’axe routier se doivent de respecter un certain alignement alors que le bâti inclus dans le coteau (et donc plus éloigné de l’axe routier) résulte d’un éclatement.

A l’entrée du plateau (fin de la rue du doyen Joseph Pères et début de la rue Nicolas Appert), la voiture bifurque en direction de la gare alors que le piéton est invité à contourner la zone pavillonnaire. Une école occupe la parcelle triangulaire ainsi contenue entre ces deux tracés majeurs. Cette dernière est perçue comme dépendante du bâti conservé dans le parc.

Une passerelle (ossature bois), permet de ne pas briser la continuité au sol du mail piéton tout en dégageant une vue sur la vallée. En deux points, elle se superpose au réseau viaire. Les habitations en contrebas sont pensées selon deux lignes de force résultant des tracés hauts et bas du projet. Ici, la vue vers l’Est est privilégiée avec l’idée sous-jacente qu’à long terme, un rattachement au tissu pavillonnaire en contrebas (rue de Versailles) est possible.

En conclusion, si nous sommes bien évidemment conscients de l’attachement des habitants à cet espace de nature qu’est le coteau, nous pensons que celui-ci est en partie déjà investi et qu’il nous faut l’habiter dans sa partie Est pour mieux conserver sa partie Ouest. La densité engendre la proximité et n’empêche pas la porosité.

Passer de Orsay au nouveau Saclay n’induit plus de sortir systématiquement de la ville : il s’agirait même plutôt d’y entrer !

A long terme, il n’est pas exclu d’envisager un désenclavement possible de la Gare d’Orsay-Ville (devenant ainsi l’aboutissement de notre travail liant).